L’amant de Patagonie d’Isabelle Autissier

Avis lecture L'amant de Patagonie d'Isabelle Autissier

Un jour à bookoff, je tombe par hasard sur ce roman dont je connaissais l’autrice uniquement de nom. Le titre m’a interpellé car la Patagonie est une terre que j’affectionne particulièrement et c’est la raison pour laquelle je me suis laissée tenter. Parfois on rencontre un livre et il devient un incontournable. Je vous laisse découvrir pourquoi j’ai tant aimé ce livre.

Éditions Le livre de poche – 240 pages


Résumé :

1880, alors que l’évangélisation décime le Nouveau Monde, Emily est envoyé en Patagonie en tant que « gouvernante » des enfants du révérend. Elle qui ne sait rien de la vie découvre la beauté sauvage de la nature, les saisons de froid intense et de soleil lumineux, tout l’âpre splendeur des peuples de l’eau et de la forêt. La si jolie jeune fille, encore innocente, découvre aussi l’amour avec Aneki, un autochtone yamana. Alors, sa vie bascule. Réprouvée, en marge de la civilisation blanche, Emily fugue, rejoint Aneki et croit vivre un passion de femme libre. Jusqu’au drame.


Mon avis : L’amant de Patagonie

Tout au long du récit, l’autrice use subtilement de la description. Ce n’est pas lassant comme on peut le ressentir parfois dans certains romans. Sous sa plume, la description semble être une belle poésie. Les paysages décrits nous semblent d’une beauté sans faille. L’auteure parvient à nous faire ressentir un tas d’émotions tout au long des pages et de ses descriptions.

Le sujet abordé

Je n’avais encore jamais lu de roman qui se déroulait durant l’époque de l’évangélisation de l’Amérique du sud. Ce roman m’a beaucoup remué et j’ai ressenti beaucoup d’émotions différentes tout au long de ma lecture. J’ai été consternée devant tant d’intolérance et de préjugés sur des personnes étant différentes tant physiquement que culturellement des « occidentaux ». Pourquoi une culture serait-elle meilleure qu’une autre ? Je n’ai toujours pas compris comment nous avions fait pour en arriver là. La disparition, certaine, de ces peuples et de leurs traditions m’a profondément touché.

Le personnage d’Emily

Au début de l’histoire nous découvrons une Emily qui aime passer du temps dans la nature, qui est son élément. Au fur et à mesure, contrainte de devoir quitter la ferme familiale, elle apprend les tâches quotidiennes qu’une femme devait savoir faire à cette époque.

A son arrivée en Patagonie, son émerveillement pour cette terre laisse présager la suite de l’histoire. Pourtant, elle est d’abord dégoûtée par les sauvages qu’elle découvre. Son comportement est identique à ceux de ses compatriotes Au fil des pages, Emily prend ses marques et devient une véritable héroïne. J’ai aimé son côté altruiste et rebelle. Prête à tout pour vivre pleinement ce qu’elle a en tête. Le prix à payer est fort mais elle possède une force de caractère qui la pousse à tout faire pour vivre ce qu’elle pense être sa destinée.

Son courage et sa force mentale, la font tenir malgré les évènements qu’elle vit au fil des années. J’ai beaucoup aimé sa vision des choses sur le monde qui l’entoure. Je me suis beaucoup identifiée à ses pensées. Je les ai trouvés pleines de sens, notamment lorsqu’elle pense qu’il faudrait que les occidentaux et les tribus sud-américaines parviennent à vivre en harmonie. Pour cela, elle pense qu’il serait judicieux de prendre à la fois les évolutions que les occidentaux apportent et de garder les valeurs et ce rapport à la nature que les tribus ont su conserver.

Le rapport à la nature

L’auteure décrit la Patagonie avec beaucoup de poésie. La nature est énormément présente dans le livre. Ce rapport à la nature que nous avons aujourd’hui perdu. Depuis que je suis devenue végétarienne, mon regard sur notre monde et notre nature à totalement changé. C’est ce que j’ai retrouvé dans ce roman. Les Yamanas traite la nature comme un cadeau et non comme quelque chose qui leur est dû. Ils vivent en harmonie avec elle et la remercie pour tout ce qu’elle leur donne. Chaque animal tué est remercié d’avoir donné sa vie pour qu’ils puissent subvenir à leurs besoins. Ils ne prennent que ce dont ils ont réellement besoin et s’en serve jusqu’à la dernière miette. Il n’y a pas de gâchis. Leur vie est simple mais heureuse. Ils vivent de manière solidaire et ne se préoccupent pas de l’argent ou de posséder des biens.

Cette histoire nous ramène simplement aux bases que nous avons oubliés. Ces valeurs qui nous paraissent plus difficiles à transmettre. J’ai particulièrement retenu une scène où les Yamanas ne comprennent pas comment certains blancs peuvent avoir de la nourriture chez eux et ne pas la partager avec ceux qui n’en ont pas. Cela leur semble tout simplement impensable alors que pour nous ce n’est que le quotidien. C’est pourtant quelque chose de simple mais nous n’y pensons pas car nous sommes concentrés sur d’autres préoccupations.

En conclusion :

Je considère ce roman comment étant le plus beau qu’il m’ait été permis de lire. Je ne pensais pas en le commençant que j’allais autant m’émouvoir de la description de cette magnifique Patagonie que l’auteure nous dresse. Avant de lire ce roman, mon rêve était déjà de m’y rendre, en fermant ce livre je sais que je m’y rendrais un jour pour de vrai, ça c’est certain ! J’ai également envie d’en savoir plus sur ces tribus qui ont existé dans cette partie de la planète et celles qui sont aujourd’hui menacées


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